Astérix en Hispanie J4 : finir en douceur chez Abadia Retuerta
La dernière journée de ce voyage de 4 jours est plus cool. On peut presque faire la grasse matinée en ce samedi 16 mars 2013 avant de quitter l’hôtel vers 10 heures. Une seule visite est prévue au programme et on va donc pouvoir lui consacrer toute notre attention.
On est reçu à ABADIA RETUERTA par un jeune responsable de l’oenotourisme aux grands yeux clairs dans la boutique de la winerie. On peut dire winerie ici car le domaine, qui appartient à Novartis Group, mise beaucoup sur cette activité oenotouristique, tout semblant être conçu pour accueillir du publique plutôt que pour faire du vin, cette dernière activité ne faisant que s’intégrer dans le reste. Notre guide nous accompagne pour notre tour du domaine qui se fait en trois étapes.
On commence par rejoindre en minibus l’ancienne abbaye qui se trouve de l’autre côté de la route. Le bâtiment est splendide et héberge désormais un hôtel cinq étoiles où les clients des 22 chambres doivent être choyés. Les salles communes et de réunions sont splendides même si elles se prêtent désormais plus à l’affaissement des corps plutôt qu’à l’élévation des âmes. On va ensuite jeter un coup d’œil aux vignes, le domaine comprenant 54 parcelles sur 200 hectares. Le vente cinglant a rapidement raison de notre intérêt et on retourne se mettre au chaud dans le chai.
Ce bâtiment, qui fait penser à une usine de la première moitié du XXème Siècle est en fait très récent puisqu’il date des années 90. On trouve assez réussi ce style utilitaire qui nous renvoie discrètement à un passé récent. Le chai à barriques est lui très hi-tech, les barriques n’étant pas superposées mais posées sur des structures métalliques dans une succession d’alignements très designs. On goûte ensuite quelques vins dans la boutique. Le domaine, qui produit 500.000 bouteilles, n’est pas en appellation Ribeja del Duero car ils n’en utilisent pas la nomenclature classique. Il produisent cinq cuvées de rouges dont 3 variétales : une syrah, un tempranillo, et un cabernet. Les vins sont bien faits, mais manquent un peu de fond. Ce choix de vinifier par cépage nous semble un peu curieux, et se fait au détriment d’une typicité autre que variétale.
C’est quasiment la fin du voyage. On fait un dernier tour par le château médiéval de Penafiel. Si le musée du vin qu’il contient n’a pas grand intérêt pour des initiés, la colline sur laquelle se dresse le château nous permet de prendre l’air et de jouir d’une vue magnifique sur les environs.
On enchaîne par un dernier déjeuner debout dans un bar à tapas du centre-ville de Roa, la Casa Florencio, qui nous permet enfin de nous frotter un peu à la population locale qui abonde dans le lieu en ce samedi après-midi. Il faudra attendre quinze heures trente pour que ça se vide un peu, bientôt l’heure pour nous de reprendre la route afin de décoller depuis Madrid pour la France.
Le voyage a assurément été bien rempli et nous a donné l’occasion de faire un tour à la fois rapide mais assez complet de la Rioja et de la Ribera del Duero. Il est probable que nous resterons tous marqués par la visite royale de Vega Sicilia, dont le gigantisme n’a pas écrasé l’âme et dont les vins ont enthousiasmé. Dans un format radicalement différent, Pingus aura également été une expérience intéressante. Et C’est Vina Tondonia qui aura le mieux défendu les couleurs de la Rioja.
De quoi changer de toute façon d’opinion sur les vins espagnols, en tous cas ceux de ces deux régions du nord, qui ne sont pas aussi caricaturaux qu’on pouvait le penser auparavant. Et puis, quand les vins sont bien faits, les rapports qualité-prix sont ici excellents. Pour ceux qui veulent boire du bon vin sans se ruiner, il ne faut pas hésiter à s'intéresser à ces régions.
Pas encore de quoi nous convaincre qu’il y a mieux que le pinot noir de Bourgogne, mais un séjour qui aura en tous cas définitivement mis le tempranillo sur notre carte gustative.
A vous d'essayer maintenant...