750 grammes
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Publié par Le Coureur de Vin

Toute maison à sa porte d’entrée !

Moi, c’est à l’automne dernier que j’ai trouvé la porte d'entrée vers le vin espagnol. Jusque là je ne m’étais pas beaucoup intéressé à la production vinicole ibérique, accaparé que j’étais par ma passion quasi-monomaniaque pour la Bourgogne, et toujours un peu réfractaire à trop descendre vers le sud, ou je crains toujours de rencontrer les fantômes du degrés alcoolique, du tanin massif et du boisé opulent.

Mais le 30 novembre 2012, tout a changé !

J’ai assisté à la dégustation de l’association « PRIMUM FAMILIAE VINI » dans le cadre du Grand Tasting au Carroussel du Louvre. Cette association réunit une douzaine de grands domaines familiaux européens et organise deux ou trois dégustations par an. Une bonne occasion de goûter la production de ces domaines renommés comme Pol Roger ou Sassicaia. Mais le choc de cette dégustation fut l’Unico 2003 présenté par Vega Sicilia.

Evidemment, ce fut un choc car le vin est très bon. Mais je découvris surtout un vin à des années lumières de l’idée que je me faisais d'un vin espagnol. Au lieu du vin robuste et teigneux qui tabasse le palais, j’eu droit à une symphonie de complexité qui tapissa doucement ma bouche de notes indéfinissables de café et de caramel. J’étais sidéré ! Ce fut là ma rencontre du salon, et l’avenir allait me donner l’occasion de faire plus ample connaissance avec ce vin unique.

C’est au début de l’année 2013 que j’appris que GRAINS NOBLES, bar à vin parisien dont l’école de dégustation à formé pas mal de palais parisiens, organisait un voyage en Espagne afin de découvrir la Rioja et la Ribera del Duejo. Pas encore passionné de vin espagnol, ma curiosité était pourtant piquée au vif, et après m’être assuré auprès de Pascal Marquet que Vega Sicilia était bien au programme, je décidais de m’inscrire.

Astérix en Hispanie J1 : Lost in Marqués de Riscal
Top départ !

Rendez-vous est donc pris le mercredi 13 mars 2013 à l’aube pour partir à la découverte de ces deux régions. Rendez-vous qui ne fut pas loin d’être manqué par les participants, tant la neige des jours précédents et le verglas rendirent compliqué la progression jusqu’à l’aéroport. Les équipages d’Air France étant soumis aux mêmes aléas climatiques que leurs passagers, c’est finalement avec une bonne heure de retard que nous décollons d’Orly.

Si on exclu du décompte Pascal Marquet et notre guide espagnole Antolina, un précieux allié pour le groupe, nous voilà donc 7 mercenaires bien décidés à en découdre avec le vin espagnol, la plus fine gâchette étant évidemment Bernard Burtschy, le critique du Figaro, au moins aussi doué pour la dégustation que pour les statistiques. Les autres mercenaires sont un attelage de pros ou de semi-pros comme la « dégustatrice passionnée » Birte, dont les vingt ans passés en France n’auront pas altéré le sérieux germanique.

Astérix en Hispanie J1 : Lost in Marqués de Riscal

Le programme est dense !

On n’est pas là pour bronzer, ce que la météo, pas beaucoup plus clémente qu’en France, ne nous aurait de toute façon pas laissé le loisir de faire. Il serait fastidieux de dérouler le programme complet de visite et je n’en partagerais avec vous que l’essentiel. Je ne rendrais donc pas grâce au temps qu’on bien voulu nous consacrer certains hôtes, oubliant ainsi volontairement ce domaine familial « biologico » ou le discours contre le marketing des gros domaines industriels ne suffit pas à masquer le manque de résultats qualitatifs de l’artisanat maladroit.

Notre première étape est la RIOJA que nous rejoignons par la route (glissante) après un atterrissage à Biarritz. On commence par se mettre en jambes au CONSEJO REGULADOR, le syndicat d’appellation régional, ou un grand gaillard typique à la barbe fleurie nous accueille. Pas d’extase dans cette dégustation de 7 vins, censés représenter l’appellation dans son ensemble, sans éclats ni honte. Ca permet de se familiariser avec le style médian de la région, et de découvrir assez tôt que celle-ci, spécialisée en rouge, peut aussi produire des vins blancs intéressants et des rosés parfaits pour se refaire les ongles.

Notre maître de cérémonie à la typicité très affirmée et Bernard "The Brain" Burtschy très concentré

Notre maître de cérémonie à la typicité très affirmée et Bernard "The Brain" Burtschy très concentré

Tu pénètres dans le domaine de Marqués de Riscal étranger...

Tu pénètres dans le domaine de Marqués de Riscal étranger...

Après un repas de tapas mal arrosé, on enchaîne alors avec notre premier domaine, MARQUES DE RISCAL, autant connu pour sa production pléthorique que pour son hôtel « designed by Frank O. Gerhy », l’architecte américain ayant réussi à imposer ses bâtiments tout de métal ondulé au monde entier (coming soon at Bois de Boulogne, Paris). Notons ici que nous avons droit ici à la visite touristique classique, menée par une jeune hôtesse dont le français semble se limiter à réciter son texte, ce qui accentuera le côté « Bienvenu à Eurodisney » de cette visite.

Il faut dire que chez Marques de Riscal, une des trois vieilles maisons de la région, on aime l’ordre et la propreté. Tout est absolument nickel, rutilant, parfait, brossé au peigne fin. On a bien laissé un peu de moisissure près de la cave aux vieilles bouteilles, mais uniquement dans un souci d’authenticité décoratif. Il est certain que si un ticket de métro venait à glisser de notre poche, un employé zélé surgirait aussitôt d’un buisson pour le faire disparaître illico, ne nous laissant même pas le temps de l’apercevoir en nous retournant. C’est sans doute pour ça que le lieu apparaît si fantomatique : les employés doivent se cacher !? A moins que le froid cinglant les ait fait se réfugier dans une quelconque pièce secrète.

Marqués de Riscal, c'est très grand et il y fait frisquet en ce jour pluvieux de mars

Marqués de Riscal, c'est très grand et il y fait frisquet en ce jour pluvieux de mars

Astérix en Hispanie J1 : Lost in Marqués de Riscal

On croisera bien quelques techniciens en bleu de travail qui ne feront qu’accentuer cette sensation froide d'être sur un site industriel. On finit la visite par la salle de dégustation attenante à la boutique où le produit dérivé, sans atteindre les proportions cosmiques de Disney, se porte bien. Là on a le droit a deux vins qui nous laisseront surtout le souvenir d’un rapport qualité/prix très compétitif, le Rioja Reserva étant à 12,60 Euros. Mais c’est surtout des chiffres qu’on mémorisera suite à cette visite, chiffres qui disent le gigantisme du domaine : 500 hectares de vignes en propre, 1000 hectares en achat de raisins, 151 cuves de 25000 litres, 60 cuves de 17500 litres, 37000 barriques, 5 millions de bouteilles, 72 millions de chiffre d’affaire. En clair : Marqués de Riscal c’est gros ! Très gros ! Et un peu froid !

Tiens, des gens !!!

Tiens, des gens !!!

Le vin de sa Majesté le Roi !

Le vin de sa Majesté le Roi !

Quelques vieux millésimes qui attendent au calme

Quelques vieux millésimes qui attendent au calme

A suivre très bientôt le jour 2 et son programme chargé : Vina Tondonia, Remelluri, Contador et, last but not least, Dominio de Pingus...

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